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| Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) | |
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Auteur | Message |
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AdèleParker
Nombre de messages : 411 Age : 33 Lieu : Dans l'infini et l'au-delà ^^ Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Jeu 6 Sep - 20:30 | |
| - Citation :
- Oui c'est sa Adèle sauf que mwa c'est Tibby
Ah ouais je savais bien que c'était un truc qui commençait par "t" et fini par "i". | |
| | | April Imperatrice du forum ( boulet d'or )
Nombre de messages : 257 Age : 32 Lieu : Perdue dans son gigantesque cerveau... Date d'inscription : 13/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Jeu 6 Sep - 23:36 | |
| Comme Titi Sauf que Lexie ça serait GroMinet | |
| | | Callie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 309 Age : 33 Lieu : Angers Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Ven 7 Sep - 17:52 | |
| Note : évitez de citer la réponse qui est juste au-dessus de la votre. ça sert à rien | |
| | | Lexiie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 191 Age : 32 Lieu : Dans le trou du cul du monde Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Ven 7 Sep - 19:20 | |
| J'ai rien compris Cali | |
| | | Callie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 309 Age : 33 Lieu : Angers Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Ven 7 Sep - 19:28 | |
| Quand tu répond au message juste au-dessus du tien tu le cite pas. En fait tu regardes ce qu'Adèle a fait 5 message plus haut avec le tien Faut pas le faire en gros Tu cites que si y'a eut au moins un message entre | |
| | | April Imperatrice du forum ( boulet d'or )
Nombre de messages : 257 Age : 32 Lieu : Perdue dans son gigantesque cerveau... Date d'inscription : 13/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Ven 7 Sep - 20:13 | |
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| | | Callie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 309 Age : 33 Lieu : Angers Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Ven 7 Sep - 20:41 | |
| non mais sérieusement sinon ça va finir en bordel | |
| | | Lexiie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 191 Age : 32 Lieu : Dans le trou du cul du monde Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Dim 16 Sep - 12:14 | |
| Mdr MAnon, tu es la plus mieux !! tu fais se que tu veux ! si ta envie de citer cite ( Cali ) Chapitre 2 : Voici venu le jour que l’on craignait tant hier Un jour, alors qu’elle devait avoir environ douze ans, Alexane se rendit compte que son cochon d’inde, Mimi, était parfait baromètre pour évaluer son moral. Lorsqu’elle se sentait pleine d’énergie et de projets, elle filait hors de sa chambre comme une flèche et, en passant devant sa cage, elle se sentait in peu triste de lasser cette pauvre bête toute seule dans ses copeaux de bois alors qu’elle-même menait une vie trépidante. En revanche, quand elle était déprimée, elle l’enviait. Elle aurait aimé être à sa place, pour n’avoir qu’à téter un distributeur d’eau quand elle avait soif. Pour passé sa vie bien au chaud dans la sciure, à se demander si elle voulait faire un tour dans sa roue ou si elle préférait piquer un petit somme. Pas de décisions à prendre, pas de déceptions. Alexane avait sept ans quand on lui avait offert Mimi. Pour elle s’était le plus beau nom du monde. Elle l’avait gradé en réserve durant presque un an, alors qu’il aurait été si facile de le donner à une peluche ou à un ami imaginaire .Mais elle avait tenu bon, elle conservait son mon préféré pour un grande occasion. A l’époque, elle avait encore confiance en ses propres goûts. Plus tard, le simple fait d’aimer un nom comme Mimi aurait été à ses yeux une bonne raison pour baptiser son cochon d’inde Frederick. Aujourd’hui, avec sa blouse de chez Wallman sous le bras, personne pour l’écouter se plaindre et aucune réjouissance en vue, elle était tout simplement jalouse. Jalouse de son cochon d’inde. Ces bestioles-là n’avaient pas à travailler, elles. Elle imaginait Mimi dans une petite blouse verte comme la sienne. Mais c’était sans espoir : à part dormir, elle ne savait rien faire. Un hurlement strident monta du rez-de-chaussée. Il y avait deux autres bouches inutiles dans cette maison : son petit frère de deux ans et sa petite sœur de un an, deux monstres en couche qui détruisaient tout sur leur passage. Même la caisse de Wallman aux heures de pointe était un véritable havre de paix comparée à la cuisine de Alexane au moment des repas. Elle rangea sa caméra numérique dans sa sacoche et la posa sur une étagère en hauteur au cas ou son petit frère s’introduirait à nouveau dans sa chambre. Elle colla un morceau de Scotch sur le bouton de son ordinateur et un autre sur le lecteur de CD-Rom. Nicky adorait tripoter le PC. Son jeu préféré, c’était de glissait n’importe quoi dans la fente destinée aux CD.
- Je pars travailler, Lorette ! annonça-t-elle en descendant les escalier.
Elle fonça vers la porte sans attendre la réponse de la baby-sitter. Elle ne lui laissait jamais le temps de poser la moindre question sur son emplois du temps car elle ne voulait pas que la baby-sitter s’imagine qu’elle avait une quelconque autorité sur elle. LA plupart des élèves de seconde avait leur permis. Alexane, elle, avait son vélo. Elle se mit en route avec sa blouse et son porte-monnaie sous le bras, mais ça la gênait. Elle s’arrêta. La seule solution raisonnable aurait été d’enfiler ce machin vert et de ranger son porte-monnaie dans la poche. Non, pas moyen : elle les coinça résolument sous son bras et se remit à pédaler.Au coin de Brissard Lane, son porte-monnaie lui échappa et tomba au beau milieu de la route. Après avoir failli percuter une voiture, elle dut s’arrêter à nouveau pour le ramasser. Elle jeta alors un coup d’œil autour d’elle. Bon, personne en vue … Elle enfila la blouse, fourra le porte-monnaie dans sa poche et repartit à toute allure.
- Salut Alexane ! Fit une voix familière alors qu’elle arrivait sur le parking.
Oh nan ! Elle pensa à Mimi, qui était bien tranquille dans ses copeaux de bois. C’était Tucker Rowe, qu’elle considérait comme le plus canon de tous les mecs de première. En plus, pour l’été, il s’était laissé pousser un petit bouc, c’était craquant. IL était juste devant sa voiture, un vieux modèle de sport des années 70, belle à tomber. Alexane ne pouvait pas le regarder. Sa blouse lui brûlait la peau. Elle garda la tête baissée pour fermer son antivol puis fonça à l’intérieur du magasin en espérant qu’il croirait s’être trompé de personne. Cette pauvre fille dans sa blouse verte avec des petites pinces sous la poitrine ne pouvait être Alexane, ce n’était qu’une pâle copie, beaucoup moins jolie. Ma chère Rimousse , Je t’envoie un minuscule carré de tissu que j’ai découpé dans la doublure de ma blouse, comme ça, tu vas pouvoir tester ce fameux polyester double épaisseur. Tu n’imagine pas comme ça m’a fait plaisir de planter mon cutter dans ce machin. Alexane | |
| | | Lexiie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 191 Age : 32 Lieu : Dans le trou du cul du monde Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Dim 16 Sep - 12:16 | |
| Connie Broward, la directrice du camp, faisait l’appel. Rym était déjà debout. Elle ne pouvait pas rester assise, elle ne tenait plus en place.
- C’est moi ! S’écria-t-elle en jetant son sac à dos sur une épaule et son duvet sur l’autre.
Une douce brise soufflait sur Bahia Concepcion. Du bâtiment central, on avait une vue superbe sur la baie turquoise. De quoi être surexcitée.
- Bungalow quatre, tu n’as qu’à suivre Sherrie, lui indiqua Connie.
Rym sentait tous les yeux fixés sur elle, mais elle s’en moquait. Elle avait l’habitude. Elle savait que ses cheveux attiraient les regards. Ils étaient long, raides, d’un noir étonnamment brillant. Les gens s’extasiaient toujours dessus. En plus, elle était grande et elle avait les traits assez réguliers (enfin, le nez droit et tout à la bonne place). Du coup, on s’imaginait qu’elle était belle.Mais elle n’était pas vraiment belle. Pas comme Manon. Elle n’avait aucun charme, aucune grâce particulière. Elle le savait et elle savait aussi que les gens s’en rendaient probablement compte une fois qu’ils n’étaient plus éblouis par ses cheveux.
- Salut, je m’appelle Rym, dit-elle en laissant tomber ses affaires sur le lit que Sherrie lui montrait.
- Bonjours. Tu viens de loin ?
- De Washington.
- Ça fait un sacré voyage !
En effet. Rym s’était levée à quatre heures du matin pour prendre un premier avion pour Los Angeles. Puis un second vol l’avait conduite au minuscule aéroport de Loreto, une ville qui donnait sur la mer de Cortez, sur la côte est de la péninsule de Bahia. Ensuite , elle s’était endormie dans le car et, quand elle s’était réveillée, elle ne savait plus du tout ou elle était. Sherrie alla accueillir une autre fille. Dans le bungalow, quatorze petits lits en métal garnis de matelas maigrichons étaient alignés côte à côte. Ce n’était pas e grand luxe : on voyait le jour entre les planches de pin mal jointes. Rym sortit sous le petit porche de l’entrée. Si l’intérieur n’était pas terrible, le cadre, en revanche était magnifique. Le camp s’ouvrait sur une plage de sable blanc ombragée de palmiers. L’eau était d’un bleu tellement bleu qu’il paraissait irréel, comme une photo retouchée pour une brochure touristique. De l’autre côté, la baie était protégée par les montagne de la péninsule de Concepcion. A l’arrière, le camps était bordé par un relief rocailleux. C’était un vrai miracle qu’ils aient réussi à s’installer deux vrais terrains de foot bien verts entre la plage et ces collines arides.
- Salut ! Lança Rym à deux filles qui traînaient leurs affaires dans le bungalow.
Elles avaient des jambes bronzées et musclées de joueuses de foot. Elle les suivit à l’intérieur. Presque tous les lits étaient pris maintenant.
- Quelqu’un a envie d’aller se baigner ? demanda-t-elle
Elle n’était absolument pas timide. Parfois, elle préférait même la compagnie des étrangers à celle des gens qu’elle connaissait.
- Non, il faut que je défasse mon sac, répondit l’une des filles.
- Je crois qu’on doit aller dîner dans pas longtemps, dit l’autre.
- Bon, tant pis, moi j’y vais. Ah, au fait, je m’appelle Rym. A plus ! Lança-t-elle par dessus son épaule.
Elle se mit en maillot de bain dans une cabine de douche puis se risqua sur la plage. Elle avait l’impression que l’air était exactement à la température de sa peau. L’eau reflétait toutes les couleurs du coucher de soleil. Alors qu’il disparaissait derrière les collines, ses derniers rayons caressaient les épaules de Rym. Elle plongea et resta longtemps sous l’eau. " Je suis contente d’être la ", se dit-elle. Elle eut une pensée pour Manon qui avait emporté le jean en Grèce. Elle avait hâte de le recevoir et de vivre son aventure de l’été. Un moment plus tard, lorsqu’elle arriva au dîner, elle découvrit avec plaisir que les longues tables étaient dressées sous la véranda et non à l’intérieur de la cafétéria . Un gros massif de bougainvilliers d’un rose intense tombait du toit et courait le long des poutres. C’était de la folie de passer une seconde enfermé dans un tel paradis ! Elle s’assit avec les autres filles du bungalow numéro quatre. Il y avait six dortoirs … ce qui faisait un total de quatre-vingt-quatre filles, calcula t-elle rapidement. Toutes de grandes sportives. " si tu n’étais pas comme elles, tu ne serais pas la. " elle finirait de les connaître et peut-être même en apprécier certaines, mais ce soit, elle avait du mal à s’y retrouver. Il lui semblait que la brune avec la coupe au carré s’appelait Emily. Et celle qui avait les cheveux blonds frisés devait être Olivia, mais on la surnommait Ollie. A coté d’elle, il y avait une afro-américaine dont les boucles tombaient jusqu’au milieu du dos, Diana. Au beau milieu de se festin de tacos aux fruits de mer, de riz et de haricots rouges, arrosés de limonade super chimique, Connie grimpa sur une estrade pour leur parler de son expérience au sein de l’équipe olympique féminine. Les entraîneurs et leurs assistants étaient répartis entre les différentes tables. De retour dans le bungalow, Rym se glissa dans son sac de couchage et regarda le ciel par une fente entre deux planches du plafond. Tout à coup, elle réalisa que ça y était : Elle était à Bahia. Pourquoi se contenterait-elle d’un minuscule bout de ciel alors qu’elle pouvait l’avoir en entier ? Elle se leva, fourra son duvet et son oreiller sous le bras.
- Quelqu’un a envie d’aller dormir à la belle étoile ? proposa-t-elle à la cantonade
Il y eut un moment de silence, puis quelques bribes de conversation.
- On a le droit ? demanda Emily
- Personne ne sous l’a interdit, en tous cas, répliqua Rym
Cela ne l’aurait pas dérangée d’y aller toute seule, mais elle fut contente que deux filles la suivent : Diana et Jo. Elles installèrent leurs duvet toute en haut de l’immense plage. La marée pouvait monter, on ne sais jamais. Le clapotis de l’eau la berçait. Les étoiles veillaient sur elles. Rym était tellement heureuse, submergée de bonheur, qu’elle avait du mal à rester allongée. Fixant le ciel scintillant au-dessus d’elle, elle s’entendit soupirer : Jo se blottit dans son sac de couchage. Elles fixèrent un moment le ciel en silence. Puis Diana se redressa.
- Je crois que je vais pas arriver à m’endormir. C’est tellement ... tellement immense ! J’ai l’impression de n’être qu’une petite chose insignifiante. C’est fou de s’imaginer qu’on est face à l’infini. Le ciel … l’espace … ça ne s’arrête jamais.
Rym laissa échapper un petit rire. Diana lui rappelait Pascaline, avec ses grandes réflexions philosophiques et ses trucs de psycho.
- Mmm …, fit-elle. On peut voir ça comme ça …
Dans un avion, chaque chose est à sa place. Pascaline aimait cette impression d’ordre et d’harmonie, le nombre incalculable d’emballage qui enveloppaient son déjeuner. Ce plateau déjeuner était l’image même de la perfection. Cette petite pomme, exactement de la bonne taille, de la bonne forme, de la bonne couleur, qui faisait presque fausse, c’était tellement rassurant. Elle la rangea dans son sac, gardant un échantillon de perfection pour plus tard. Elle n’avait encore jamais été chez son père ;c’était toujours lui qui lui avait rendu visite. Alors elle avait imaginé son appartement. Son père n’était pas un rustre, mais il n’avait tout de même pas ce chromosome X en plus. Il n’y aurait sûrement pas de rideaux au fenêtres, de couvre-lit à fleur dans la chambre ou de gâteau en train de cuire dans le four. Elle apercevrait peut-être deux ou trois mouton de poussière dans les coins. Pas en plein milieu de la pièce, mais sous le canapé par exemple. ( il devait bien y avoir un canapé comme même, non ?) Elle espérait coucher dans des draps de coton. Connaissant son père, il risquerait plutôt d’en avoir acheté en polyester. Pascaline ne supportait pas le polyester. Elle n’y pouvait rien. Peut-être qu’entre un match de tennis et un film de John Woo, elle pourrait l’emmener acheter de belles serviettes de bain et une vraie bouilloire. Il râlerait un peu, mais elle s’arrangerait pour qu’il passe un bon moment et après, il lui serait reconnaissant. Elle se disait qu’il serait peut-être triste de devoir la quitter à la fin de l’été, qu’il irait se renseigner au lycée du quartier et qu’il lui proposerait de rester en Caroline de Sud. Pascaline baissa les yeux : elle avait la chair de poule, ses poils bruns étaient tout hérissés sur ses avant-bras. Elle n’avait pas vu son père depuis Noël. C’était leur période, à tous les deux. Depuis que ses parents s’étaient séparé lorsqu’elle avait sept ans, son père était venu chaque année passer quatre jours à l’hôtel Embassy. Elle l’avait rien que pour elle : Ils allaient au cinéma, se balader le long du canal, faire des courses. Leur grand jeu, c’était de trouver des cadeaux aussi délirant que ceux que lui avaient envoyés ses tantes. Il revenait de Washington deux fois dans l’année en voyage d’affaires. elle savait qu’il sautait sur la moindre occasion pour venir dans la région. Ils allaient dîner là ou elle voulait. Elle essayait toujours de choisir un restaurant qui lui plairait. Elle guettait sa réaction tandis qu’il lisait le menu puis lorsqu’il mangeait la première bouchée. Elle, elle faisait à peine attention à ce qu’elle avait dans son assiette. Un grincement sourd se fit entendre sous l’avion. Le moteur qui se détachait, ou le train d’atterrissage qui sortait. Le temps était trop couvert pour permettre de voir à quelle altitude ils étaient. Pascaline appuya son front contre le plastique froid su hublot. Elle plissa les yeux pour essayer d’apercevoir quelque chose à travers les nuages. Elle voulait voir l’océan. Par ou était le nord, bon sang ? Elle aurait aimé s’en mettre plein les yeux avant l’atterrissage. L’hôtesse passa débarrasser les plateaux-repas.
- Veuillez s’il vous plaît replier votre tablette, monsieur, demanda-t-elle d’un voix musicale au voisin de Pascaline.
Depuis le début du voyage, ce gros homme chauve, assis coté couloir, n’arrêtait pas de lui donner des coups d’attaché-case dans le tibias. Chaque fois qu’elle prenait l’avion, Rym rencontrait des filles adorables et elles finissaient par échanger leurs numéros de téléphones. Pascaline, elle, se retrouvait toujours coincée entre deux bonshommes aux doigts boudinés qui étalaient leur paperasse pleine de chiffres partout.
- Préparez-vous à l’atterrissage, ordonna le commandant de bord
Pascaline sentit un frisson d’excitation la parcourir. Elle décroisa les jambe pour poser des deux pieds bien à plat sur le sol, puis elle se signa, comme le faisait sa mère à chaque décollage et à chaque atterrissage. Elle se sentait un peu ridicule, mais ce n’était pas vraiment le moment de bavarder les superstition familiales… Alexane, Même si tu n’es pas là, sache que tu es dans mon cœur. Mon voyage se passe bien, mais c’est affreux de penser que tu es restée à Bethesda, toute seule et toute triste. Je me sens coupable de m’amuser sans toi. Ça me fait tellement bizarre qu’on soit séparées, les filles. Alors, du coup, je joue un peu les Alexane … Mais je ne me débrouille pas aussi bien que toi. Tout plein de bisous, Pascaline | |
| | | AdèleParker
Nombre de messages : 411 Age : 33 Lieu : Dans l'infini et l'au-delà ^^ Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Dim 16 Sep - 13:21 | |
| Toujours aussi bien!! J'adoore cette fic! ^^ Merci Lexiie! | |
| | | Lexiie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 191 Age : 32 Lieu : Dans le trou du cul du monde Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Mer 10 Oct - 14:57 | |
| Chapitre 3 : Aimer ou être aimé, là est la question. La première chose q’on voyait, c’était la porte. Couleur jaune d’œuf bien brillante. Et tout autour, la façade, peinte du bleu le plus éclatant possible. Inimaginable. Eblouie, Manon leva la tête vers le ciel sans nuage. Oh. A Bethesda, si quelqu’un avait peint sa maison comme ça, on l’aurait soupçonné de se droguer. Ses voisin lui auraient fait un procès. Ils seraient venus discrètement la nuit avec des bombes de peinture pour repasser la façade en beige. Ici, c’était un véritable festival de couleurs, tranchant sur les murs blancs passés à la chaux.
- Tu viens, Manon ! Couina Miri en poussant la valise de sa sœur du bout du pied.
- Bienvenus les filles ! Bienvenus à la maison ! s’écria leur grand-mère en battant des mains.
Leur grand-père glissa la clé dans la serrure et ouvrit la porte jaune soleil.Entre le décalage horaire, la chaleur et la rencontre avec ces drôles de petits vieux, Manon avait l’impression d’être dans un état second, comme si elle avait pris de la drogue. Enfin, elle ne pouvait qu’imaginer, bien sûr, parce qu’à part peut-être les crevettes pas fraîches du Jardin de Pékin, une fois, elle n’avait jamais rien pris qui aurait pu lui faire cet effet-là. Si sa sœur était un peu endormie et hébétée, le manque de sommeil rendait Miri grognon. Manon comptait toujours sur elle pour faire la conversation mais, là, elle était de trop mauvaise humeur pour jacasser comme d’habitude. Du coup, le trajet de l’aéroport à la petite île avait été plutôt silencieux. Assise à l’avant de la vieille Fiat, Mamita n’arrêtait pas de se retourner en s’exclamant :
- Oh ! Manon, tu es une vrrraie beauté, ma fille !
Manon commençait à en avoir assez. C’était agaçant à la finn et puis elle se mettait à la place de sa sœur : est-ce que sa grand-mère pensait à ce que devait ressentir Miri ? Mamita parlait bien anglais car, grâce à son restaurant, elle avait côtoyé les touristes pendant des années, mais ça ne semblait pas avoir eu le même effet bénéfique sur Bapi. Manon savait que le charme de ce restaurant tenait beaucoup à la personnalité de sa grand-mère qui accueillait chaleureusement chaque client. Son grand-père était resté en coulisses, d’abords dans les cuisines, puis plus tard derrière les livres de comptes. Manon avait un peu honte de ne pas parler grec. Ses parents lui avaient raconté que, lorsqu’elle était petite, elle avait dit ses premiers mot dans cette langue, mais qu’elle avait peu à peu abandonnée en entrant à l’école. Ils ne s’étaient même pas donné la peine d’essayer avec Miri. C’était tellement compliqué le grec, avec cet alphabet complètement diffèrent ! Mais maintenant Manon aurait aimé le parler, comme elle aurait aimé être plus grande et avoir une aussi belle voix qu’Alicia Keys. C’était un souhait parmi d’autres, qu’elle n’imaginait pas réalisable.
- Mamita, j’adore ta porte, fit-elle d’un voix flûtée en entrant dans la maison.
A l’intérieur, il faisait tellement sombre par rapport à dehors, qu’elles crut qu’elle allait s’évanouir. Au début, elle ne voyait plus que des petites taches de couleur qui tournoyaient devant ses yeux.
- On est arrivés ! S’écria Mamita en tapant à nouveau des mains
Bapi venait derrière, leurs deux sacs de marin et le sac à dos en fourrure vert fluo de Miri sur les épaules. C’était un tableau touchant mais, en même temps, un peu triste. Mamita prit Manon dans ses bras et la serra fort. Manon fut émue, mais elle était un peu mal à l’aise. Elle ne savait pas comment lui rendre cette marque d'affection.Ses yeux s’habituèrent peu à peu à la pénombre. La maison était plus grande qu’elle ne l’aurait cru, avec des carreaux e céramique et de jolis tapis au sol.
- Suivez-moi les filles ! Ordonna Mamita. Je vais vous montrer vos chambres et aprrrès, nous boirrrons quelque chose.
Elles la suivirent au premier étage comme des zombies. Le palier n’était pas grand mais donnait sur deux chambre, une salle de bains et un petit couloir ou Manon aperçut deux autres portes. Mamita entra dans la première chambre.
- Celle-ci est pourrr la belle Manon, annonçât-elle fièrement
Manon était un peu déçue par cette pièce toute simple jusqu’à ce que sa grand-mère ouvre les lourds volets de bois.
- Oh ! fit-elle, le souffle coupé.
Mamita tendit le doigt vers la baie.
- On l’appelle la Caldera, " le chaudrrron ", en anglais, expliqua-t-elle.
- Oh ! répéta Manon vraiment impressionnée
Même si elle n’était pas encore très à l’aise avec sa grand-mère, elle tomba immédiatement amoureuse de la Caldera. La mer était aussi bleue que le ciel, à peine un peu plus foncée, frissonnant et scintillant sous la caresse du vent. La côte d’Oia, en forme de croissant, embrassait une large étendue d’eau avec une île minuscule au milieu.
- Oia est le plus beau village de Grrrèce, affirma Mamita, et Manon voulait bien le croire.
Elle baissa les yeux vers les petites maisons blanchies à la chaux, presque identiques, accrochées aux falaises qui surplombaient la mer. C’était seulement maintenant qu’elle remarquait comme l’île était escarpée, comme c’était étrange d’être venu s’installer ici. C’était un volcan, après tout. Dans la famille, elle avait souvent entendu parler de la grande éruption, la plus terrible de l’histoire . et des innombrables tremblement de terre et raz de marée qui avaient ravagé Santorin. Le centre de l’île avait littéralement coulé : tout ce qu’il en restait, c’était ce fin croissant de falaise volcaniques et de sable noir, couleur de cendre. Difficile à s’imaginer en voyant la Caldera si calme et si belle maintenant. Mais les habitants de Santorin aimaient à rappeler aux visiteurs qu’elle pouvait à tout moment recommencer à bouillonner et à vomir sa lave. Manon avait grandi dans une banlieue plate aux pelouses bien entretenus, ou la pire catastrophe naturelle que l’on pouvait craindre, c’était les moustiques ou les embouteillages, mais elle avait toujours su que ses racines étaient ici. Et là, alors qu’elle regardait l’eau, une mémoire familiale profondément enfouie refit surface, et elle se sentit chez elle. | |
| | | Lexiie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 191 Age : 32 Lieu : Dans le trou du cul du monde Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Mer 10 Oct - 15:02 | |
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- Je me présente : Duncan Howe, assistant manager.
Il désigna son badge en plastique avec son gros doigt plein de taches de rousseur.
- Maintenant que vous avez fait le tour du magasin, je vous souhaite la bienvenus au sein de notre équipe. Les magasins Wallman sont heureux d’accueillir deux nouvelles hôtesses de vente.
Il y avait une telle autorité dans sa voix qu’on aurait cru qu’il s’adressait à une foule immense plutôt qu’à deux filles qui mâchonnaient leur chewing-gum d’un air blasé.Alexane imagina qu’un long filet de bave coulait de sa bouche sur le lino tout rayé. Il consulta ses notes.
- Bon…euh, Alexandre …
- Alexane, corrigea-t-elle
- J’aimerais que vous mettiez en rayon le réassort de produits d’hygiène, allée deux.
- Je croyais que j’étais hôtesse de vente, protesta-t-elle.
- Brianna, poursuivit-il en ignorant sa remarque, installez-vous en caisse quatre.
Alexane fit la grimace. Brianna pouvait aller mâcher son chewing-gum tranquillement installée à une causse vide parce qu’elle avait une crinière pas possible et des seins énormes qui l’empêchaient de fermer sa blouse.
- Allumez votre oreillette que je puisse vous joindre. Et au travail, ordonna Duncan d’au air important.
Voulant étouffer un fou rire, Alexane laissa échapper une sort de grognement. Elle plaqua sa main sur sa bouche mais, visiblement, l’assistant manager n’avait rien remarqué. La bonne nouvelle, c’était qu’elle avait trouvé la perle rare. Après la soirée du pacte, elle avait décidé de raconter ses vacances ratées dans un film. Elle allait réaliser un documentaire parodique, du genre comment passer un été pourri à Bethesda en interviewant les personnes les plus pathétique qu’elle pourrait rencontrer. Duncan se hissait d’emblée numéro un au classement. Elle mit son casque sur ses oreilles et fila dans l’allée deux avant de se faire virer. Etre renvoyée si vite aurait constitué un véritable exploit mais, en même temps, il fallait bien qu’elle gagne un peu d’argent si elle voulait s’acheter une voiture. L’expérience lui avait prouvé qu’il n’y avait pas de gens prêts à employer une fille avec un piercing dans le nez qui ne savait pas taper à la machine et qui n’avait pas un très bon " relationnel ". Elle retourna à la réserve, ou une femme aux ongles démesurément longs lui indiqua un grand carton.
- Mets ça au rayon déodorant, ordonna-t-elle d’un ton las.
Alexane ne pouvait détachez les yeux de ses ongles. Ils étaient recourbés, comme dix petites faux. Franchement, elle aurait pi concurrencer l’Indien du Livre des records, celui qui a des ongles tout tire-bouchonnés. Les mains d’un cadavre devaient ressembler à ça après plusieurs années sous terre. Alexane se demandait comment elle pouvait soulever un carton avec des trucs pareils au bout des doigt. Et pour téléphoner ? et pour taper les prix à la caisse ? OU pour se laver les cheveux ? est-ce que la longueur de ses ongles pouvait être motif de licenciement ? ce pouvait être considéré comme un handicap, non ? Alexane jeta un coup d’œil à ses ongles rongés et demanda :
- Je les installe comment ?
- C’est un présentoir, y a qu’à suivre la notice, répliqua la femme comme si c’était à la portée de n’importe quel crétin.
Alexane emporta le carton dans l’allée deux, en se demandant quel rôle pourrait jouer cette femme aux ongles monstrueux dans son film.
- Y a ton casque qui pendouille, lui signala-elle alors qu’elle s’éloignait
En ouvrant le carton, Alexane se sentit soudain complètement découragée : il y avait au moins deux cents déo-billes et un présentoir en pièce détachées. Elle resta bouche bée devant la notice, plein de schémas et de flèches dans tous les sens. Trop compliqué ! Il fallait avoir fait des études d’ingénieur pour monter ce truc ! A l’aire d’un rouleau de scotch emprunté à l’allée huit et d’un boulette de chewing-gum sortit de sa bouche, elle réussit tout de même à édifier une pyramide de déo-billes surmontée d’une tête de sphinx en carton. Franchement, elle ne voyait pas le rapport entre les déodorants et l’Antiquité égyptienne, mais bon … Duncan arrivait au pas de course en hurlant. Elle leva les yeux de sa gigantesque pile de déodorants.
- Je vous ai bipée quatre fois ! On a besoin de vous en caisse trois !
En effet , elle n’avait pas réussi à allumer son casque et, en plus, il n’arrêtait pas de tomber. Quand Duncan leur avait expliqué comment s’en servir, elle était trop occupée à se retenir de rire pour écouter ce qu’il disait. Elle passa une heure à la caisse trois pour vendre en tout et pour tout deux piles LR6 à un adolescent boutonneux et, après cela, son service était terminé. Elle ôta sa blouse, éteignit son casque et passa la porte, déclenchant un concert de bips stridents. Duncan se rua sur elle avec une agilité surprenante pour une personne plutôt enveloppée.
- Excusez-moi Alexane, voulez-vous me suivre, s’il vous plaît ?
C’était écrit sur son front, il se disait : " Je le savais, jamais on n’aurait dû embaucher cette fille, avec son piercing dans le nez. " Il lui demanda de vider ses poches. Mais elle n’avait pas de poches. Elle déplia la blouse qu’elle avait roulée en boule sous son bras. De la poche, elle tira son portefeuille et … un rouleau de scotch entamé.
- Oh, ça … c’était juste pour …
Duncan prit un air résigné qui signifiait clairement qu’il avait déjà entendu toutes les excuses imaginables.
- Ecoutez, Alexane. Chez Wallman, nous avons pour principe de donner une seconde chance à nos employés. Donc, pour cette fois, je ne dirai rien. Mais je dois vous prévenir que vous ne pourrez plus bénéficier de votre remise spécial personnel, c’est-à-dire 15% sur tous nos articles.
Ensuite Duncan nota soigneusement le prix du scotch pour le déduire de sa paye. Puis il disparut un instant et revint avec un sac en plastique transparent muni de deux poignées.
- Pourriez-vous s’il vous plaît mettre vos affaires là-dedans dorénavant ?
Chère Pascaline, Tu ne crois pas que quand on n’a jamais rencontré quelqu’un de sa famille, on ne peut pas s’empêcher de l’idéaliser ? Un peu comme les enfants adoptés qui s’imaginent que leur père biologique est un grand professeur et leur mère un top model ? J’ai l’impression que c’est ce qui s’est passé avec mes grands-parents. Mes parents m’ont toujours dit que j’avais hérité de la beauté de ma grand-mère. Alors pendant toutes ces années, je me suis figurée qu’elle ressemblait à Cindy Crowford. Mais Mamita n’a rien à voir avec Cindy Crowford. Elle est vieille. Elle a une permanente ratée, un jogging de vieille dame en velours et des ongles de pied tout crochus qui sortent de ses savates roses. Bref, c’est une grand-mère ordinaire. Et Bapi, le légendaire homme d’affaire de la famille Corbet, je pensais qu’il mesurait au moins un mètre quatre-vingt-dix. Eh bien, non. Il est minuscule. Il doit faire ma taille. Il porte un gros pantalon de laine marron alors qu’ici, il fait au mois cent cinquante degrés à l’ombre. Et il a des chaussures en plastique beige. Il est couvert de petites taches marrons, des taches de vieillesse. Et il est très timide. Je me dis que je devrais les aimer comme ça mais je ne sais pas comment m’y prendre … On ne peut pas se forcer à aimer quelqu’un hein ? Je prends bien soin su jean magique. Tu mes maques. Je sais que toi, tu ne vas pas me traiter de sans-cœur, parce que tu es toujours indulgente avec moi. Bisous, Manon | |
| | | AdèleParker
Nombre de messages : 411 Age : 33 Lieu : Dans l'infini et l'au-delà ^^ Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Mer 10 Oct - 18:04 | |
| Troop bien! J'adore! La suite? | |
| | | Lexiie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 191 Age : 32 Lieu : Dans le trou du cul du monde Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Sam 3 Nov - 16:26 | |
| Quand la vie vous tend un citron, il faut dire :
- mmm… J’adore les citrons. Vous avez quoi d’autre ?
Lorsque Manon entra dans la cuisine le lendemain matin, seul son grand-père était réveillé. En guise de réponse, il hocha la tête et lui fit un clin d’œil. Elle s’assit en face de lui à la petite table. Il montra du doigt un paquet de Rice Krispies. Ça tombait bien, elle aimait les Rice Krispies.
- Efharisto
, le remercia-t-elle.
C’était à peu près tout ce qu’elle savait dire en grec. Mamita leur avait préparé des bols et des cuillères. Bapi lui tendit le lait. Ils mastiquaient en silence. Emme me regardait et il regardait son bol. Peut-être qu’elle le dérangeait ? qu’il aimait prendre son petit-déjeuner tout seule ? Ou il était peut-être déçu qu’elle ne parle pas grec ? Il se versa un second bol de céréales. Bapi n’était pas gros, plutôt sec même, mais visiblement il avait un sacré appétit. C’était drôle. En l’observant, elle reconnut certains de ses propres traits. Le nez, par exemple. Presque tout le monde dans la famille avait le fameux nez Corbet : son père, sa tante, Miri … Ce grand nez proéminent leur donnait tout de suite du caractère. Bien sûr, sa mère n’avait pas le même, elle avait le nez Patmos, tout aussi remarquable. Manon, elle, avait un petit nez délicat, sans caractère. Elle s’était toujours demandé d’ou elle le tenait. Et voilà qu’elle le retrouvait au beau milieu du visage de son grand père. Peut –être que, en fait, c’était elle qui possédait le vrai nez Corbet ? depuis qu’elle était toute petite, elle souhaitait en secret avoir le même grand nez que toute sa famille. Maintenant qu’elle savait d’ou lui venait le sien, elle l’aimait un peu mieux. Elle se dit qu’elle ferait mieux d’arrêter de fixer Bapi. Elle allait finir par le mettre mal a l’aise, à force. Il fallait qu’elle dise quelque chose. Ce n’était pas poli de rester assise là, sans parler.
- Je vais peindre ce matin, annonça-t-elle en faisant semblant d’agiter un pinceau.
Elle vit qu’elle l’avait tiré de sa rêverie. Elle connaissait tellement bien cette sensation. Il leva les sourcils en hochant la tête. Impossible de savoir s’il avait compris.
- Je pensais descendre à Ammoudi. Il y a des escaliers jusqu’en bas ?
Bapi réfléchit puis hocha la tête. Elle voyait bien qu’il avait envie de se replonger dans sa contemplation de la boîte de céréales. Peut-être qu’elle l’agaçait ? qu’il en avait assez ?
- Bon, eh bien, à plus tard. Bonne journée, Bapi. Andio .
Elle remonta dans sa chambre prendre son matériel de peinture avec la drôle de sensation d’être Miri et d’avoir pris le petit déjeuné avec Manon. Elle enfila le Jean et mit une chemise en lin blanc froissé. Elle jeta sur son épaule le sac à dos ou elle avait rangé sa palette, son chevalet pliant et ses toiles. Juste au moment ou elle allait redescendre, elle aperçut Kostos à la porte d’entrée. Il apportait un plateau de gâteaux frais de la part de sa grand-mère. Mamita le serra dans ses bras, l’embrassa et le remercia en grec. Elle parlait tellement vite que Manon ne comprit pas un seul mot de ce qu’elle disait. Quand elle repéra sa petit fille en haut des escaliers, elle eut ce drôle de regard. Vite, elle invita Kostos à enter. Regrettant que Miri ne soit pas encore levée, Manon se dirigea vers la porte.
- Manon, viens donc t’asseoir avec nous. Prrrends un gâteau, ordonna sa grand-mère.
- Je vais peindre. Il faut que je m’y mette avant que le soleil soit trop haut et qu’il n’y ait plus d’ombre, protesta-t-elle.
Techniquement, ce n’était pas vrai. Vu qu’elle commençait un nouveau tableau, peu importe dans quel sens étaient les ombres. Kostos se dirigea lui aussi vers la porte.
- Il faut que j’aille travailler, Valia. Je suis déjà en retard.
Mamita eut l’air satisfaite que ses deux protégés fassent un bout de chemin ensemble. Elle adressa un clin d’œil à Manon qui sortait à la suite de Kostos.
- C’est un très gentil garçon, lui chuchota-t-elle.
Décidément, c’était son refrain préféré.
- Alors tu aimes peindre, constata Kostos lorsqu’ils furent dehors, au soleil.
- Oui, et tout particulièrement ici.
Elle ne savait pas bien pourquoi elle avait ajouté ce compliment gratuit.
- Je sais que le paysage est très beau, remarqua-t-il pensivement en regardant l’eau qui scintillait au loin, même si je m’en rends pas vraiment compte. C’est le seul que je connaisse.
Manon sentait qu’ils auraient pu avoir une véritable conversation. Et elle trouvait qu’il disait des choses intéressantes. Mais elle pensa à sa grand-mère, qui les observait sûrement par la fenêtre.
- Tu pars de quel coté ? demanda-t-elle
Elle lui tendait un piège un peu sournois. Kostos la regarda de biais, essayant de deviner quelle serait la meilleure réponse. L’honnêteté l’emporta.
- Je redescends à la forge.
Facile !
- Ah, moi je monte. Je vais peindre l’arrière pays aujourd’hui.
Et elle commença à s’éloigner, vers le haut de la falaise. Il était visiblement déçu. Avait-il senti qu’elle lui avait joué un sale tour ? En général, les garçons n’étaient pas si fins.
- Ok … bonne journée, alors, fit-il
- Toi aussi, répondit-elle d’un ton désinvolte.
En fait, c’était vraiment bête de monter là-haut alors que, ce matin, elle s’était réveillée avec une terrible envie de peindre le hangar à bateau d’Ammoudi. | |
| | | Lexiie Imperatrice du forum
Nombre de messages : 191 Age : 32 Lieu : Dans le trou du cul du monde Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Sam 3 Nov - 16:27 | |
| Lexinounette, Tu détesterais cet endroit. De bons Américains bien comme il faut qui passe leurs journée à faire du sport. Qui se tapent dans les mains. Ou pire, qui se sautent au cou parce qu’ils ont marqué un but ! Bref, tous les clichés du sport ! Tu es beaucoup plus heureuse chez Wallman, tu ne crois pas ? Je blague Lexie. Bien sûr , moi, ça me plaît. Mais, quand même, je suis contente de ne pas vivre tous les jours avec des gens comme moi, parce que sinon, je ne t’aurais jamais rencontrée, pas vrai ? Ah, au fait, je suis amoureuse. Je ne te l’avais pas encore dit ? il s’appelle Eric. C’est un entraîneur donc 100% inaccessible. Mais tu me connais … Ta MAM ( Meilleure Amie au Monde ). Rym Quand Alexane revint chez Wallman, elle découvrit deux choses. D’abord qu’elle avait " Commis une faute passible de renvoi " en quittant le magasin si longtemps pendant ses heures de travail, comme Duncan ne manque pas de l’en informer. Il lui donnait une dernière chanson, mais elle ne serait pas payée de la journée même pour les heures ou elle avait travaillé. Elle commençait à se dire que, bientôt elle allait leur devoir de l’argent. Ensuite, elle s’aperçut que le portefeuille de la fille qui s’était évanouie était à côté du sien, dans le sac transparent de mauvaise employée. Et punaise. Quand elle eut finalement trouvé le nom de la fille sur sa carte de bibliothèque – Bailey Graffman -, elle sortit téléphoner à la cabine. Grâce à Dieu, dans l’annuaire, elle repéra une famille Graffman avec deux F qui habitait à proximité de Wallman. Elle reprit illico son vélo et fonça chez eux. Une femme qui devait être Mme Graffman lui ouvrit la porte.
- Bonjours. Euh… je m’appelle Alexane, et euh…
- Wallman, c’est ça ? demanda-t-elle, l’air reconnaissante.
- Oui, c’est moi. Euh … En fait, il se trouve que j’avais pris le portefeuille pour chercher vos coordonnées et que … euh, j’ai oublié de lui rendre, expliqua Alexane. Et il n’y avait que quatre dollars à l’intérieur, précisa-t-elle, sur la défensive.
Mme Graffman la regarda perplexe. Puis elle sourit.
- Pourquoi n’allez vous pas le lui rendre vous-même ? Je suis sûre qu’elle tient à vous remercier en personne. C’est en haut et tout droit , ajouta-t-elle tandis que Alexane montait l’escalier d’un pas traînant.
- Euh, bonjours …, Bafouilla-t-elle, toute gênée, en arrivant à la porte de la chambre.
La frise de papier peint et les rideau jaunes à froufrous détonnaient avec les posters de boys bands qui couvraient le moindre centimètres carré de mur.
- Euh … Je m’appelle Alexane. Et euh, je …
- Tu es la fille de chez Wallman, l’interrompit Bailey en s’asseyant dans son lit.
- Ouais, c’est ça.
Elle s’approcha pour lui tendre son portefeuille.
- Tu m’as volé mon portefeuille ! s’écria Bailey en fronçant les sourcils.
Alexane leva les yeux aux ciel. Quelle sale petites peste !
- Je ne te l’ai pas volé. L’hôpital en avait besoin pour contacter tes parents et je l’ai gardé, c’est tout. Enfin, bref. De rien c’est tout naturel.
Elle le jeta sur le lit. Bailey s’en empara et l’ouvrit pour compter les billets.
- Je crois que j’avais plus que quatre dollars.
- Non, je ne crois pas.
- Tu les as pris, hein ?
Alexane secoua la tête. C’était incroyable.
- Tu plaisantes ? tu t’imagines vraiment que je m’amuserais à venir jusque chez toi te rendre ton petit portefeuille minable, si je t’avais volé ton argent ? S’il n’y avait plus de billets, qu’est ce qu’il resterait d’important là dedans, tu peux me le dire ? Ton horoscope ? " Méfiez-vous, la lune noire est dans votre signe, vous risquerez de vous retrouver aux urgences ? "
Bailey eut l’air surprise. Alexane se sentit coupable. Peut-être avait-elle été trop loin. Mais la petite ne se calma pas pour autant.
- Et toi ? qu’est ce qu’il y a d’important dans ton portefeuille ? ton permis de vélo ? Ta carte de vendeuse de chez Wallman ?
Elle avait prononcé ce dernier mot avec plus de mépris que Alexane elle-même ne pouvait en éprouver. Elle n’en revenait pas
- Non, mais tu as quel âge ? Di ans ? Comment se fait-il que tu sois aussi méchante ?
Les sourcils de Bailey formaient maintenant une barre furieuse au-dessus de ses yeux. Alexane se sentit encore plus mal. Elle aussi, rien ne l’énervait tant que les gens qui la prenaient pour une gamine tout ça parce qu’elle était petite, maigre et qu’elle n’avait pas de poitrine.
- Et toi, tu as quel âge ? voulut savoir Bailey, les yeux braillant de colère. Treize ans ?
- Bailey ! C’est l’heure de prendre tes médicaments, annonça sa mère d’en bas. Tu veux bien m’envoyer ton amie ?
Alexane regarda autour d’elle. C’était elle, l’ " amie " en question ?
- D’accord, répondit Bailey, l’ai amusée. Ça t’embête ?
Elle secoua la tête.
- Pas du tout. C’était un plaisir, vu comme tu es reconnaissante.
Elle se traîna jusqu’au rez-de-chaussée en se demandant ce qu’elle fabriquait là. Mme Graffman lui tendit un grand verre de jus d’orange et une petite coupelle pleine de cachets.
- Tout se passe bien, là-haut ? demanda-t-elle.
- Mmm, je crois …
Elle étudia un moment le visage de Alexane, puis ajouta sans raison particulière :
- Bailey adore tester les gens.
" Alexane adore tester les gens ". Elle en avait la chair de poule. Combien de fois avait-elle entendu cette phrase dans la bouche de sa mère ?
- Sûrement parce qu’elle est malade.
- Qu’est ce qu’elle a ? répliqua machinalement Alexane.
Mme Graffman eut l’air surprise qu’elle ne soit pas au courant. Elle essayait d’avoir un ton détaché. Comme pour prouver qu’à force d’avoir répété ces mots, ils ne lui faisaient plus peur. Mais in voyait bien que si. Alexane sentit un poids énorme tomber sur ses épaules. La mère de Bailey la fixait, à croire que ce qu’elle allait répondre pouvait avoir un quelconque importance.
- Je suis désolée de l’apprendre, marmonna-t-elle, gênée.
Puis elle remonta vite là-haut. Il n’y avait pas plus triste que le regard suppliant d’une mère dont l’enfant est malade. Elle s’arrêta devant la porte de la chambre de Bailey, manquant de renverser le jus d’orange. Elle s’en voulait de lui avoir dit des trucs aussi méchants, D’accord c’était Bailey qui avait commencé, mais Bailey avec une leucémie. Elle la trouva assise toute droite dans son lit, pressé de reprendre la bataille. Alexane plaqua ce qui ressemblait vaguement à un gentil sourire amical sur ses lèvres et lui tendit ses médicaments.
- Alors, tu as menti sur ton âge pour obtenir ce boulot chez Wallman ? il faut avoir minimum quinze ans, non ? demanda Bailey.
Alexane s’éclaircit la gorge, en prenant garde de ne pas laisser son sourire retomber.
- Hum, mais j’ai quinze ans.
Bailey eut l’air sérieusement contrariée. Ce sourire forcé commençait à lui donner des crampes, mais Alexane ne se rappelait pas comment sourire normalement. Là, son rictus avait probablement dégénéré en grimace.
- Il faut croire que non, répondit-elle d’une petite voix.
Elle avait vraiment envie de s’en aller. Mais soudain les yeux de Bailey se remplirent de larmes. Alexane détourna la tête.
- Elle te l’a dit, hein ?
- Dit quoi ? demanda Alexane à la couverture.
Elle se détestait de faire semblant de ne pas comprendre alors qu’elle saviat parfaitement de quoi elle parlait. Elle ne supportait pas les gens qui faisait ça.
- Que je suis malade ! explosa Bailey
Son air de petite dure s’était envolé aussi vite que le sourire amical de Alexane
- Non, murmura Alexane, dégoûtée par sa propre lâcheté.
- Je n’aurais pas cru que tu étais une menteuse, fit Bailey.
Les yeux de Alexane, qui cherchaient un endroit ou se poser pour éviter de croiser son regard, atterrirent sur un morceau de tissu brodé de fil rouge étendu sur le lit. Les petites croix dessinaient une phrase : Tu es mon … Mon quoi ? Mon rayon de soleil ? C’était affreux. Tragiques. Pathétique.
- Je ferais mieux d’y aller, finit-elle par dire.
- Très bien. Fous le camp.
- Bon … A plus, répliqua mécaniquement Alexane.
Elle tituba jusqu’à la porte.
- Au fait, pas mal ta blouse. Lui lança méchamment Bailey.
- Merci, s’entendit-elle répondre alors qu’elle prenait la fuite.
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| | | Lexiie Imperatrice du forum
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| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Sam 3 Nov - 16:28 | |
| Ma chère Pascaline, Un été, il faudrait qu’on vienne toute ici. Ce serait merveilleux. Le premier jour, j'ai descendu un million de marches pour atteindre un petit village de pécheurs qui s’appelle Ammoudi, sur la Caldera. Après la terrible éruption du volcan qui a fait couler la majeure partie de l’île, l’eau a envahi ce qui restait de cratère : C’est ça qu’on nomme la Caldera ça veut dire " chaudron " J’ai peint d’adorable petits bateaux grecs et, après, comme il faisait une chaleur pas possible, je me suis mise en maillot de bain et je me suis jetée dans l’eau fraîche et claire. J’ai fait un tableau pour toi. C’est le clocher d’Oia. Mon grand-père, un vieil homme timide qui ne parle pas anglais, est venu me voir et a examiné ma peinture un long moment. Finalement il a hoché la tête d’un air approbateur. C’était trop mignon. Miri et moi, nous sommes allées en Mobylette jusqu’à Fira, le plus grand village de l’île. Nous avons bu un café incroyablement fort en terrasse. La caféine nous a shootée. Moi j’étais super angoissée et incapable de dire un mot, tandis que Miri faisait du charme aux serveurs et même aux gens qui passaient par là. Il y a aussi un garçon. Kostos. IL passe devant la maison environ six fois par jour. Chaque fois, il essaye de croiser mon regard et d’entamer la conversation mais je ne marche pas. Le plus grand espoir de ma grand-mère, c’est que nous tombions amoureux. Franchement, ce serait affreusement antiromantique, non ? Sinon, il ne s’est rien passé d’extraordinaire. Rien d’assez exceptionnel pour le jean, en tout cas. Il attend toujours patiemment ma Grande Aventure. J’ai hâte d’avoir de tes nouvelles. La poste est tellement lente ici, je regrette de ne pas avoir d’ordinateur. J’espère qu’Al et toi, vous vous amusez bien. Bises, Manon " Qu’est ce que je fais là ? " Pascaline parcourut la pièce des yeux. Elle ne distinguait pas une voix ni un visage familiers dans ce brouhaha. Que des ados de Caroline du Sud. Krista papotait avec ses copines. Paul faisait sin intéressant devant ses potes avec un sosie de Barbie au bras. Pascaline était au bas des escaliers, toute seule dans son coin, et tant pis si elle faisait tapisserie. De toute façon, elle avait l’impression d’être invisible, coupé de la réalité. Ses amies lui manquaient vraiment et elle réalisait qu’elle avait besoin d’elles pour se sentir exister. Lydia et son père étaient partis assister à un concert de musique de chambres. ( Précision en passant, son père détestait la musique classique.) Ils pensaient que Pascaline allait bien s’amuser à cette " soirée entre copains " avec Paul et Krista. Même une fille qui avait passé les quatre derniers jours à bouder dans la chambre d’amis ne pouvait résister à une bonne " soirée entre copain ". Son père paraissait tellement sûr que tout allait ainsi s’arranger qu’elle avait accepté d’y aller. De toute façon, elle s’en fichait. Un garçon de taille moyenne lui frôla l’épaule.
- Oh, désolé ! fit-il en renversant la moitié de son Goblet en plastique plein de bière sur la moquette.
Il s’arrêta pour la regarder.
- Salut.
- Salut, marmonna Pascaline.
- Tu es une amie de qui ?
Il fixait sa poitrine comme si c’était à ses seins qu’il posait la question. Elle croisa les bras.
- Euh … je … Euh … Krista et Paul Rodman sont … Euh … Leur mère est ma …
Il ne la regardait déjà plus. Elle ne termina pas sa phrase. Tout le monde s’en fichait.
- A plus, fit-elle en s’éloignant.
Elle croisa Paul. Toujours aussi pitoyable. Il lui adressa un signe de tête. Il avait un Coca à la main. Probablement entre deux bières.
- Tu connais Kelly ? demanda-t-il
La Kelly en question le tenait par la taille. Elle était tellement jolie qu’elle en devenait affreuse. Elle avait les pommettes trop saillantes, les yeux trop écartés et son décolleté ne laissait voir que des os.
- Salut, Kelly, fit Pascaline d’un ton las.
- Et toi, tu es … ?
- Pascaline.
Kelly n’appréciait visiblement pas que Paul connaisse une fille dont elle n’avait jamais entendu parler. Et vu que Paul ne prononçait pas plus de sept mot par jour en moyenne, il n’avait pas dû lui expliquer qu’elle était venu vivre chez lui.
- J’habite chez Paul, précisa-y-elle avec un malin plaisir.
Kelly écarquilla ses grands yeux papillonnant tandis que Pascaline s’éclipsait.
- Je vais me chercher un verre, murmura-t-elle en jetant à Paul son regard le plus sexy.
Le pauvre. Il allait dépenser son stock de mots de l’année pour s’expliquer. a suivre ... | |
| | | AdèleParker
Nombre de messages : 411 Age : 33 Lieu : Dans l'infini et l'au-delà ^^ Date d'inscription : 12/07/2007
| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) Sam 3 Nov - 22:03 | |
| J'adore! C'est trop fun! ^^ Vite la suite! | |
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| Sujet: Re: Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) | |
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| | | | Quatre filles et un jean remixé (-famille + proche délire ) | |
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